Ce mardi 2 janvier, le chef du Parti démocrate sud-coréen, Lee Jae-myung, a été poignardé au niveau du cou. Il se trouve actuellement en soins intensifs. Son agresseur a été arrêté.
Lee Jae-myung marchait dans la ville portuaire de Busan, en Corée du sud, lorsqu'il a été poignardé au cou, ce mardi 2 janvier. Le chef de file de l'opposition sud-coréenne venait tout juste de visiter le site d'un nouvel aéroport et s'entretenait avec des journalistes lorsqu'il a été agressé.
D'après les témoignages recueillis par la chaîne de télévision locale YTN, l'homme politique «se dirigeait vers sa voiture» quand l'assaillant «lui a demandé un autographe avant de l'attaquer au niveau du cou avec ce qui semblait être un couteau».
Lee Jae-myung, 59 ans, s'est effondré au sol tandis que plusieurs personnes tentaient de lui porter secours. Il a ensuite été transporté vers l'hôpital universitaire national de Busan, à bord d'une ambulance puis d'un hélicoptère. Son parti a indiqué qu'il avait été admis en soins intensifs après avoir été opéré.
Un «acte de terreur»
Selon la police de Busan, la victime souffrait «d'une lacération d'un centimètre au cou». Le député du Parti démocrate Kwon Chil-seung a ajouté que «des dommages à la veine jugulaire interne ont été confirmés».
Précisant que Lee Jae-myung «se rétablit» désormais en soins intensifs, il a décrit cette agression comme un «acte de terreur» et «une grave menace pour la démocratie», exigeant l'ouverture d'une enquête «approfondie».
L'assaillant, qui portait un couvre-chef sur lequel figurait le nom de la victime, a été arrêté par la police. Selon les informations de l'agence de presse sud-coréenne Yonhap, il s'agit d'un homme de 67 ans qui a refuse de s'identifier ou d'expliquer son geste. Des images diffusées par la télévision locale le montrent alors qu'il est plaqué au sol par les forces de l'ordre.
Par l'intermédiaire de sa porte-parole, le président sud-coréen, Yoon Suk Yeol, a exprimé sa «vive inquiétude pour la sécurité de Lee Jae-myung». Il a également «souligné que notre société ne devrait jamais tolérer ce type d'acte de violence, quelles que soient les circonstances». Le chef d'Etat conservateur était l'adversaire de la victime lors de l'élection présidentielle de 2022, qu'il a finalement remporté.
Plusieurs accusations de corruption
A l'époque, la campagne de Lee Jae-myung, chef du Parti démocrate, avait été émaillée par une série de scandales. Il avait notamment été critiqué pour une transaction immobilière jugée douteuse et des rumeurs lui avaient prêté des liens avec la mafia. Son épouse avait par ailleurs été accusée d'utilisation illégale de fonds publics.
Le chef de file de l'opposition sud-coréenne doit en outre être jugé prochainement pour diverses accusations de corruption qu'il nie. Il est soupçonné d'être en lien avec une entreprise qui aurait illégalement transféré 8 millions de dollars (plus de 7,2 millions d'euros) vers la Corée du Nord, mais aussi d'avoir fait perdre 20 milliards de wons (plus de 13,6 millions d'euros) à une société détenue par la ville de Seongnam, dont il était le maire.
Dans son pays, Lee Jae-myung est connu pour son parcours atypique. Ancien enfant ouvrier, il a commencé à travailler à l'âge de 11 ans, dans une fabrique de gants. Il y a été victime d'un accident lors duquel son bras est resté coincé dans une presse, l'handicapant à vie.
Il a par la suite étudié le droit et est devenu avocat spécialiste des droits humains. Il est entré en politique en 2010, avant d'être élu gouverneur de la province de Gyeonggi en 2018.
En août dernier, Lee Jae-myung a entamé une grève de la faim pour dénoncer les politiques «incompétentes et violentes» du gouvernement actuel. Il est pressenti comme candidat à l'élection présidentielle de 2027 et pourrait constituer, d'après les sondages, un adversaire de poids.