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Présidentielle en Turquie : Recep Tayyip Erdogan fragilisé dans les zones touchées par le séisme

À Kahramanmaras, au nord-est de la Turquie, le parti AKP de Recep Tayyip Erdogan remporte régulièrement au moins 70 % des voix. [Cagla Gurdogan/Reuters]

À l’approche des élections présidentielle et législatives du 14 mai prochain en Turquie, le soutien au président turc sortant Recep Tayyip Erdogan a diminué dans les zones touchées par le séisme de février dernier, et notamment à Kahramanmaras.

Des élections plus que jamais incertaines. Trois mois après le séisme ayant frappé la Turquie en février dernier tuant plus de 46.000 personnes, les Turcs doivent se rendre aux urnes le 14 mai prochain pour élire leur président et leurs nouveaux députés.

Bien qu’après deux décennies au Cumhurbaşkanlığı Sarayı (palais présidentiel en français : ndlr), Recep Tayyip Erdogan soit souvent perçu comme «populaire» chez les Turcs, la course s’annonce serrée cette fois. Et pour cause, la montée en puissance du candidat des oppositions Kemal Kilicdaroglu dans les sondages et les dégâts physiques et matériels provoqués par les tremblements de terre.

En effet, le soutien au président sortant a largement diminué dans les zones touchées par le séisme de février dernier et notamment à Kahramanmaras (nord-est), où le parti AKP de Recep Tayyip Erdogan a l'habitude de remporter au moins 70 % des voix.

Et ce en raison de la réponse «tardive», «terne» et «pas à la hauteur» qui a été apportée par l’exécutif lors de la catastrophe laissant planer le doute quant aux promesses du président sortant d’une reconstruction rapide.

Des panneaux électoraux du maire AKP dégradés

«Il est impossible de reconstruire cette ville en un an. Je ne crois pas que les chiffres donnés par le gouvernement soient corrects», a déclaré Osman, un habitant de Kahramanmaras, au Guardian. «Il faudra peut-être deux ans pour que la ville se remette sur pied», a-t-il ajouté.

Entre colère et déception, certains habitants s’en sont même pris aux panneaux électoraux du maire AKP de Kahramanmaras, Hayrettin Gungor. Ces derniers ont été dégradés à l’extérieur des bureaux municipaux.

«Nous pensions qu'il était mort dans les jours qui ont suivi le tremblement de terre. Puis nous l'avons vu à la télévision», a déclaré un autre habitant de cette ville, dont la province porte le même nom, à nos confrères.

À Nurdagi, une ville située à proximité de Kahramanmaras et complètement rasée par le séisme, la colère ne redescend pas, y compris chez les électeurs ayant voté pour Recep Tayyip Erdogan et son parti AKP lors des dernières élections.

«Il n'y avait pas d'aide, pas d'État. Ce sont les pauvres qui nous ont soutenus. L'État n'a pas aidé autant que le peuple. L'État n'existe pas ici», a dénoncé Ergün, un habitant de Nurdagi.

«J'ai déjà voté pour l'AKP, mais que Dieu les maudisse (…) Les gens qui votent pour eux aujourd'hui sont immoraux», a-t-il poursuivi.

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